Les chercheurs investis dans cet axe tendent à considérer le corps comme le lieu d’une redéfinition de l’expérience sensible, par des approches variées, issues de l’histoire de l’art, des arts plastiques, des arts de la scène, performatifs et chorégraphiques, mais aussi de la musique et du cinéma. En abordant l’art du point de vue du geste et de la corporéité, ce sont les enjeux relatifs à l’expérience par le corps, la puissance identificatoire des gestes, le rôle des représentations et de l’imaginaire dans l’avènement d’une corporéité qui surgissent comme autant de questions tout à la fois esthétiques, politiques et sociales.

Les recherches engagées dans ce cadre permettent ainsi :

  • de réfléchir aux liens entre gestes réels et gestes figurés en tentant de mesurer ce que les corps vivants font aux images et, réciproquement, ce que l'image fait aux gestes ;
  • d’explorer la complexité du processus d'« incorporation » ;
  • d’interroger la notion d’état de corps ;
  • d’envisager la manière dont les arts du spectacle vivant (le théâtre, la danse, le mime, la performance et les arts de la marionnette) mettent en jeu nos gestes ordinaires, et ce faisant, les pensent et les transfigurent ;
  • de réfléchir aux « corporéités du passé », à l’usage des systèmes notationnels du geste et aux projets de transformation des corps par les techniques (danse, arts martiaux, pratiques somatiques, …) ; d’envisager la dimension corporelle de la psyché ;
  • d’interroger la notion de performance ;
  • d’approcher la chair et l’animalité ; d’aborder la capacité du geste à imprégner les images de ses qualités en particulier rythmiques…

 

L’originalité des travaux engagés dans le cadre de cet axe réside en partie dans la capacité à considérer l’expérience comme outil heuristique et à expérimenter des formes de recherche moins canoniques. À partir de 2018, les chercheurs investis dans cet axe ont ainsi tout particulièrement prévu de poursuivre le développement de formes de communications alternatives et de s’attacher à penser leur potentiel, leurs enjeux spécifiques et la façon dont ces modalités de transmission interrogent la recherche universitaire : conférences dansées, théâtralisées ou conférences-performances. II peut s’agir, selon les cas, de propositions de médiation, de productions artistiques théorisées ou encore d’œuvres intégrant un contenu théorique, présentées soit dans le champ académique soit dans le milieu de l’art. 

L’autre grand objectif des années à venir est la publication (sous des formes là aussi diverses : écrits, montages vidéo, etc.) des recherches et expériences menées au cours des dernières années. Plusieurs projets d’édition individuels sont en cours, mais aussi plusieurs projets réunissant plusieurs membres du CEAC, notamment dans déméter, mais aussi pour des numéros thématiques d’autres revues (Revue d’histoire du théâtre notamment).