Imaginaires théoriques, le rôle de l’imagination dans les discours sur l’image
responsables : Mélissa Gignac & Joséphine Jibokji & Jessie Martin
« Imaginaires théoriques, le rôle de l’imagination dans les discours sur l’image » est un programme mis en place en juin 2017 sous la responsabilité de M. Gignac, J. Jibokji et J. Martin. Il rassemble des membres actifs de l’équipe cinéma de l’Université de Lille (É. Arnoldy, G. Sfez, L. Guido, S. Walbrou) ainsi que des docteurs (M. Péchenet, B. Léon) et des doctorant.e.s (M. Lejeune, C. de Coninck, B. Maisonnier, V. Baudart, C. Gutierrez, H. Duquennoy), et de nombreux participants aux activités, français et internationaux, doctorants et enseignants.
Ce programme de recherches repose sur la supposition d’une présence active de l’imagination dans l’élaboration du discours théorique, tout autant historique qu’esthétique, sur les images.
Il se déploie en quatre axes :
- L’axe « Débords filmiques » analyse les objets rattachés à la production de films de fiction (collections de scénarios, affiches, accessoires, carnets, etc.).
- L’axe « Mémoires : la circulation des imaginaires » explore les mouvements d’invention et de réinvention des images.
- L’axe « Sensibilités patrimoniales » est consacré aux propos sur le cinéma opérés par les manifestations patrimoniales (expositions, programmations, ouvrages).
- L’axe « Théories critiques et cinéma » accorde une place déterminante aux écrits sur l’histoire et les « médias photographiques » (la photographie, le cinéma) de quelques auteurs proches de la Théorie Critique, dont Walter Benjamin et Siegfried Kracauer.
Entrant dans sa troisième année d’existence, le programme verra la réalisation de différents projets – manifestations scientifiques et publications – qui devront permettre de continuer à développer les partenariats et de susciter l’intérêt de différents acteurs du champ concerné. Ces activités à venir permettront de continuer à interroger les problématiques envisagées dans un premier temps, de prolonger mais également de renouveler les questionnements soulevés par la première année de travail.
La période 2018-2020 est organisée autour de manifestations et publications dont le but est triple :
- sceller des partenariats avec des universités et des institutions locales, nationales et internationales ;
- ancrer et dynamiser la recherche en cinéma au niveau régional ;
- donner une visibilité nationale et internationale au programme.
La période 2020-2022 sera consacrée à la structuration du programme avec les partenariats consolidés en 2018-2020 notamment avec des institutions et des laboratoires européens et extra-européens.
Octobre 2018 - mars 2019 : Séminaire doctoral « Jusqu’où va l’imagination ? L’écriture sur les images en prise avec l’imaginaire » – Université de Lille.
Cette deuxième année du séminaire doctoral réunira les équipes d’enseignants-chercheurs et de doctorants de l’Université de Lille en cinéma mais aussi dans d’autres sciences humaines liées à l’étude des images dès lors qu’elles s’intéressent au cinéma de fiction (arts plastiques, danse, histoire de l’art). Il donnera également la parole à des chercheurs (doctorants, docteurs ou enseignants-chercheurs titulaires) de laboratoires extérieurs à Lille (HAR, CERILAC, IRCAV). Chacun sera invité à expliquer ses méthodes de recherches, la manière avec laquelle il pense les « Imaginaires théoriques ». Les chercheurs présenteront des objets d’études et des motifs décalés, qui sortent des domaines balisés par l’histoire du cinéma et stimulent l’imagination de l’analyste.
Octobre 2018 -Juin 2020 : Séminaire de recherche « Moments d’Histoire » coordonné par J. Jibokji et J. Martin (CEAC, Lille), Barbara Le Maître (HAR - Paris-Nanterre) et Bruno Nassim Aboudrar (LIRA - Sorbonne-Nouvelle).
Faisant suite à deux années de séminaire s’étant finalisées avec deux journées d’études (cf. le bilan du programme), le séminaire poursuit ces recherches dans la perspective des Moments d’histoire au cinéma en se concentrant pour l’année à venir sur les Moments d’Histoire Naturelle au cinéma. Comme les années précédentes, il regroupe enseignants-chercheurs titulaires, docteurs et doctorants de plusieurs laboratoires dont le CEAC (Lille), HAR (Paris-Nanterre), le LIRA (Sorbonne-Nouvelle), l’ESTCA (Université Paris 8) et le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN).
A partir de 2020 : « Lectures critiques » - Ateliers de lecture (sous la responsabilité d’É. Arnoldy, C. de Coninck, M. Lejeune, M. Péchenet & S. Walbrou)
Cet atelier de lecture est ouvert aux chercheurs du CEAC (enseignants et doctorants) ainsi qu’aux étudiants du Master en Études cinématographiques de l’Université de Lille. Chaque atelier doit permettre d’échanger autour de textes d’un ou plusieurs auteurs ayant développé une réflexion articulant la théorie, l’histoire et les « médias photographiques » (photographie, vidéo, cinéma). Dans le prolongement de la Théorie Critique (principalement sa première génération : Adorno, Benjamin, Kracauer, etc.), les ateliers privilégieront l’ouverture disciplinaire (histoire, philosophie, anthropologie, sociologie, etc.) en vue d’une réflexion sur les médias, du XIXe siècle à nos jours.
Chaque atelier sera dirigé par un.e ou plusieurs chercheur.s / chercheuse.s travaillant au sein de l’axe « Théories critiques et cinéma ». Quelques semaines avant la tenue de l’atelier, un dossier / une sélection de textes sera mis.e à la disposition des participants sur la page Moodle « Lectures critiques ».
Le premier atelier se déroulera en ligne le 16 février 2021. Il sera animé par Mathilde Lejeune (doctorante ULille/CEAC, en co-tutelle avec l'Université de Lausanne) et Matthieu Péchenet (Docteur, ULille/CEAC), et sera consacré à Arlette Farge. Parmi les principales raisons de ce choix, on notera la proximité intellectuelle et politique de l’historienne avec Walter Benjamin ou Michel Foucault, ses écrits sur la photographie (via Barthes et Kracauer), son positionnement du côté des exclus, ou encore son attachement au film, point de repère permettant d’interroger les méthodes de l’historien.ne.
Pour accéder au corpus de textes et participer aux échanges, un courriel peut être adressé aux organisateurs de chaque session afin d'obtenir la clef Moodle (ainsi que les identifiant et mot de passe en cas d'atelier réalisé en distanciel – Zoom).
21 novembre 2018 : Journée d’études L’Hypothèse du témoignage critique, entre cinéma et histoire, Université de Lille. Interventions de Claire Angelini, Dario Marchiori, Muriel Pic et Raphaël Szöllösy.
La journée d’études, ouverte aux étudiant.e.s de Licence 3 et de Master (validation de crédits), explorait la dimension critique pouvant être attachée au geste de témoigner. Au croisement de plusieurs médias (cinéma, vidéo, photographie, livre) et disciplines (histoire du cinéma, esthétique, littérature, philosophie), les contributions examinaient la portée critique des œuvres d’Alexander Kluge, Ken McMullen, Charles Reznikoff et Claire Angelini, venue présenter son travail artistique, tout en mobilisant les réflexions de W. Benjamin, S. Kracauer, W. G. Sebald, T. W. Adorno ou B. Brecht.
Les enseignant.e.s chercheurs.ses de l’Université de Lille ont activement participé à cette journée d’études en animant les discussions et les échanges suivant les conférences : Géraldine Sfez (avec Muriel Pic), Jessie Martin (avec Dario Marchiori), Laurent Guido (avec Raphaël Szöllösy). J’ai quant à moi animé la discussion après l’intervention de Claire Angelini.
Automne 2020 : Journées d’étude Moments d’Histoire Naturelle au Cinéma » coordonné par J. Jibokji et J. Martin (CEAC, Lille), Barbara Le Maître (HAR - Paris-Nanterre) et Bruno Nassim Aboudrar (LIRA - Sorbonne-Nouvelle) avec la collaboration du MNHN.
L’enjeu de ces journées porte de nouveau sur les facultés historiographiques du cinéma de fiction. Si le cinéma peut ainsi contribuer à l’histoire, par les moyens conjugués de ses fictions et de ses figurations, l’art ne saurait en constituer l’unique objet. C’est pourquoi, tout en reconduisant peu ou prou la méthode d’analyse élaborée dans les Journées précédentes, nous étendons à présent notre questionnement aux manières selon lesquelles les films de fiction peuvent contribuer à l’histoire naturelle – et cela inclut, par exemple, les très nombreuses fables spéculant sur les origines de l’homme à partir de ses restes fossiles.
28-30 Novembre 2019 : Colloque international, « Formes géométriques en fiction. Damiers, grilles, cubes, du cinéma à la théorie de l’art » MESHS - LaM (Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut de Lille).
Lors de cet événement interdisciplinaire co-organisé avec le LaM, chercheurs en esthétique des images, historiens de l’art et historiens du cinéma, mais aussi spécialistes de l’histoire des dispositifs optiques et perspectivistes pourront s’interroger conjointement sur la présence des motifs modernistes (damiers, grilles, cubes) dans les films de fiction (La Notte de Michelangelo Antonioni, Les Créatures d’Agnès Varda, La Prisonnière de Henri-Georges Clouzot…). Ces motifs sont à la fois omniprésents et impensés dans les films de fiction. Ils permettent pourtant de questionner la pertinence de l’opposition traditionnelle entre visualité et narration qui préoccupe les chercheurs dans différents domaines des sciences humaines.
Deux expositions en lien avec le colloque sont organisées. L’une, intitulée L’Art plus ou moins calculé de la géométrie, se tiendra au LaM du 24 octobre 2019 au 5 janvier 2020. L’autre, intitulée Imaginaires au carré se tiendra à la Bibliothèque universitaire de Lille SHS en collaboration avec la Bibliothèque Dominique Bozo du LaM.
5, 6 & 7 octobre 2021 : Théorie critique du film. Technique – Fantasmagorie – Politique Colloque international organisé par É. Arnoldy, Cécile de Coninck, Mathilde Lejeune, Matthieu Péchenet et Sonny Walbrou (CEAC) en collaboration avec la Cinémathèque royale de Belgique.
Il s’agira de dresser un bilan des recherches passées et actuelles dans ce champ et de constituer le point de rencontre de chercheurs et d’artistes, autant dire de personnes diversement concernées par la Théorie Critique.
Le colloque offrira l'occasion d'examiner la portée critique du film à l'aune des théories développées par les penseurs attachés à l’École de Francfort (prioritairement sa première génération : Adorno, Benjamin, Kracauer, etc.). Il se déroulera à l'Université de Lille (deux journées) et à la Cinémathèque Royale de Belgique (une journée), institution au sein de laquelle des discussions et des débats accompagneront des projections de films – session coordonnée par les organisateurs, Philippe Despoix et Nia Perivolaropoulou
De plus, un des fils conducteurs de ce colloque sera de convier des chercheurs qui entretiennent un rapport particulier à la Théorie Critique dans ses rapports au cinéma, plus largement encore aux médias photographiques. Il s’agira donc de constituer un panel de chercheurs venus d’horizons et de domaines variés – mais qui, tous, croisent dans leurs travaux le cinéma et/ou la photographie. Philippe Despoix (Université de Montréal), François Albera (Université de Lausanne), Nia Perivolaropoulou (Université de Essen), Dario Marchiori (Université Lyon-2) et Stéphanie Baumann (Université de Valenciennes) ont confirmé leur présence. Trois artistes (photographie, cinéma) seront présents : Claire Angelini, Philippe Bazin et Boris Lehman.
Les chercheurs et enseignants en Études cinématographiques organisent depuis plusieurs années des journées-rencontres avec des cinéastes, artistes, photographes, distributeurs, etc., à destination des étudiants de Licence 3, Master et Doctorat :
• 18 octobre 2017 : Invitation d’Adrien Genoudet, réalisateur, historien du cinéma attaché à la chaire de Patrick Boucheron (Collège de France) – journée-rencontre organisée par Édouard Arnoldy, Matthieu Péchenet, Frédéric Pelle & Sonny Walbrou
• 15 novembre 2018 : Invitation d’Olivier Azam (distributeur) – journée-rencontre organisée par Édouard Arnoldy & Frédéric Pelle
• 23 janvier 2019 : Invitation d’Henri-François Imbert (réalisateur) – journée-rencontre organisée par Édouard Arnoldy & Frédéric Pelle
• 16 octobre 2019 : Invitation de Boris Lehman (réalisateur) – journée-rencontre organisée par Édouard Arnoldy, Mathilde Lejeune, Matthieu Péchenet & Frédéric Pelle
• 4 mars 2020 : Invitation d’Olivier Smolders (réalisateur) – journée-rencontre organisée par Édouard Arnoldy, Cécile de Coninck & Frédéric Pelle
14 mai – 1er juin 2019 : Cycle de projections-conférences « Cages ou cadres ? Enfermement et création dans le cinéma français des années 1960 », organisé et présenté par J. Jibokji, Jeu de Paume, Paris.
- Art-historical Moments in Cinema, Bruno Nassim Aboudrar, Joséphine Jibokji, Barbara Le Maître, Jessie Martin, Aracne Editrice 2020. Actes des Journées d'étude "Moments d'histoire de l'art en cinéma" qui se sont tenues les 8 et 9 décembre 2017 à Paris-Nanterre et la Sorbonne-Nouvelle.
Given the abundance of previous publications focused on the intersections between cinema and the history of art, it is worth stating at the outset that the originality of this project lies in its capacity to analyse the medium of film, and particularly fiction film — from Peter Greenaway to Michelangelo Antonioni, Brian De Palma, Chris Marker and Alex Garland — as an instru-ment rather than as an object of (art)history. Above all else, this implies becoming aware not so much of the presence of artworks and their significance with respect to the related events, but of the ways in which the fiction itself, through certain motifs (windows, chairs, serpentine lines), visual or optical qualities (contrast of black and white, transparency) or even symbolic gestures (signing, designating or combining) evolves into a figuration of the history of art. Where in the film do these art-historical moments arise and what provokes them? How do these moments contribute to history as a discipline? In what ways does the film reinvent the theory or history of art? The authors of this volume have attempted to answer to such intriguing questions in diverse ways, involving the various ideas of Leon Battista Alberti, William Hogarth, Aloïs Riegl, Michel Carrouges, or Rosalind Krauss.
L'ouvrage sur le site de l'éditeur : http://www.aracneeditrice.it/index.php/pubblicazione.html?item=9788825536997
Les actes de la Journée d'étude Fantasmes du cinéma américain en France qui s’est tenue le 10 avril 2018 à la MESHS seront publiés en 2019-2020 dans la revue déméter, associée au C.E.A.C.
Un ouvrage collectif, synthèse et bilan des travaux de l’axe Théories critiques et cinéma, sera publié en 2020.
- Un ouvrage collectif, synthèse et bilan des travaux de l’axe « Théories Critiques et cinéma », sera publié en 2022, faisant suite au colloque prévu à l’automne 2021.
- « Qui a peur des nouvelles images ? L’autoportrait viral de Ring (Hideo Nakata, 1998) », J. Jibokji, dans Avatars du portrait. Éclipses, migrations, volte-face, sous la direction de Rose-Marie Godier, Marie-Camille Bouchindomme, Agathe Lichtensztejn, Nanterre, Presses universitaires de Paris Nanterre (2019).
- « Le cinéma et le théâtre face aux théories critiques. À partir de Walter Benjamin, d’Ernst Bloch et de Siegfried Kracauer », É. Arnoldy, dans André Deridder et Dick Tomasovic (dir.), Filmer la scène, Louvain, UCL, Études théâtrales (automne 2018).
- « Discours sur la couleur dans Les Secrets des chefs-d’œuvre de Magdeleine Hours (1959-1974) », J. Martin, dans Priska Morrissey et Éric Thouvenel (dir.), Arts et innovations technologiques à la télévision, Presses Universitaires de Rennes (Août 2019).
- « La couleur, un événement visuel délaissé. Étude de relevés oculométriques dans La Rivière Fuefuki (K. Kinoshita, 1960) et Sin City (R. Rodriguez, 2005) », J. Martin, dans N. Delbard et Dork Zabunyan (dir.), L’œil mouvementé. Esthétique des images et oculométrie, Les Presses du réel (Hiver 2019).
- « La Rivière Fuefuki, un film en couleur ignoré, entre archaïsme apparent et modernité latente », J. Martin, Dario Marchiori et Nedjma Moussaoui (dir.), Puissances esthétiques des lisières culturelles, Université Lyon 2, Garnier (Printemps 2020).
- Objets de cinéma. De Marienbad à Fantômas, J. Jibokji, Paris, INHA / CTHS, collection « L’art et l’essai » (2019).